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Pourquoi il ne faut pas laisser un bébé ou un tout-petit pleurer seul

L’attachement sécure permet une expression libre des émotions de l’enfant.

Le 5 novembre 2023, 

par Pauline Guérisse

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Il est encore hélas trop souvent pensé qu’un bébé qui pleure fait un caprice, que « trop » l’écouter va
en faire un enfant tyrannique. Ces croyances s’ancrent dans l’éducation punitive en vigueur dans les
générations passées. Changer les croyances collectives est toujours extrêmement long. Les
neurosciences viennent aujourd’hui démontrer que l’écoute empathique des pleurs du bébé et de
l’enfant permet un développement sain de son cerveau.
Le bébé naît avec un cerveau immature, c’est-à-dire que ce sont les aires primitives qui sont le plus
stimulées. Tout au long de l’enfance, le cerveau se structure : le cortex se développe peu à peu. Ce
dernier est la part du cerveau qui permet d’évaluer la conséquence de nos actes, d’imaginer le
ressenti d’autrui par exemple.
L’amygdale des bébés et tout-petits est très souvent surchargée émotionnellement. C’est pour cela
qu’ils ont besoin de pleurer pour se libérer : leur système nerveux ne leur permet pas encore de
gérer autrement leurs émotions. Laisser pleurer seul un bébé ou un tout-petit est dommageable.
Quand un adulte répond positivement, avec empathie, aux pleurs d’un bébé, il se crée une
association vertueuse entre : « j’exprime mes émotions », « je reçois le soutien et l’attention d’un
adulte », « je suis rassuré », « tout va bien, je peux m’exprimer ». L’amygdale se calme alors et il se
crée progressivement un circuit vers le cortex cérébral si bien que lorsqu’il sera un peu plus grand
(en général après 5 ans), l’enfant sera en capacité d’exprimer verbalement ses émotions et besoins. Il
sera ouvert vers autrui et en confiance, sera capable d’empathie vers l’autre et vers lui-même. On
parle alors d’attachement sécure.
Si l’adulte ne répond pas aux pleurs du bébé et tout-petit, voire s’il s’énerve, punit, étiquette, frappe,
il va se créer un circuit d’interdiction de l’expression émotionnelle. Les émotions ne pourront plus
quitter l’amygdale qui restera suractive. L’enfant reste en stress, il peut alors progressivement se
couper de ses émotions, ne plus en être conscient. Adulte, il pourra être anxieux de façon chronique
ou incapable d’exprimer ses émotions ou besoins puisque les exprimer aura été associé très tôt à
« se mettre en danger » (si je pleure je suis puni). On parle d’attachement insécure.
C’est souvent simplement le manque d’information claire qui est à la source d’erreurs de soin autour
du bébé. Les jeunes parents se retrouvent seuls avec leurs interrogations et leur fatigue… On observe
aussi le poids de la transmission trans-générationnelle : on éduque comme on a été éduqué, et c’est
parfois difficile de remettre en question l’héritage reçu.

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