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Rencontrer son Moi-enfant blessé dans un Rêve Eveillé

2024

par Pauline Guérisse

 

"Le patient et le thérapeute, au seuil de chaque rêve, sont toujours placés face à l'imprévisible." écrivait Georges Romey. En effet on ne sait jamais de quelle dynamique ou de quel aspect intérieur le rêve va se faire le miroir. Parfois ce sont les blessures de l'enfant qu'on a été qui vont être mises en images.

Ainsi, R., après un début de rêve où elle essaye de percer le décor d'un théâtre, trouve une poupée : " Il y a une poupée ou une petite fille qui a la robe déchirée. Je m'assois avec elle, elle est abimée. (...)

Je la prends dans mes bras. Je ne sais pas comment prendre soin d'elle. J'ai l'impression qu'il y a un peu de vie. Je m'allonge avec elle. "

Si la poupée dans la vie, est associée en général au jeu des enfants, dans les rêves, elle exprime plutôt la perte de l'élan vital. Une poupée ne bouge que par une action extérieure. L'enfant est devenu un automate, il n'est plus animé par son désir propre. Il est le jouet de ce que son environnement veut qu'il soit, acteur de théâtre dans un scénario imposé.

L'enfant se conforme aux besoins et exigences des adultes qui l'entourent ce qui peut l'amener à se couper de lui-même pour pouvoir continuer à vivre. "La poupée du rêve raconte toujours une histoire. La triste histoire d'une sensibilité enfantine confrontée à la répression du milieu." écrit Georges Romey. Il peut s'agir d'une éducation trop stricte, ignorante des besoins fondamentaux de l'enfant, ou pire encore de maltraitance et d'abus où l'impensable est commis.

Si la confrontation du rêveur avec son Moi-enfant blessé, voire abusé, est douloureuse, elle permet une reconnaissance de la souffrance endurée, une réhabilitation des sentiments reniés ce qui permet peu à peu de quitter des fonctionnements automatiques (souvent défensifs), et de ranimer un élan de vie spontané, plus près du cœur et de l'âme.

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